Au sein d’une entreprise, il est crucial de savoir à quel moment cette dernière sera dans une situation d’équilibre s’agissant de la couverture de l’intégralité de ses charges : on parle du point mort. Autrement dit, il s’agit du seuil de chiffre d’affaires à réaliser afin que l’ensemble des charges de la société soient entièrement couvertes.

En général, trois situations différentes peuvent être constatées. La première concerne le non-aboutissement du point mort, cela veut dire que l’entreprise réalise une perte. La seconde situation relève du fait que l’entreprise soit exactement en équilibre, ce qui signifie que le point mort est atteint (résultat égal à zéro).

Quant à la dernière situation, on parle du dépassement du point mort, correspondant au fait que l’entreprise réaliserait un bénéfice.

À travers ce présent article, nous allons évoquer toutes les notions importantes relatives au point mort au sein d’une entreprise, nous parlerons notamment des grandes lignes sur cette notion et de celle relative au seuil de rentabilité, ensuite, nous aborderons la méthode de calcul relative à ce point mort pour ensuite finir par les limites de ce système.

 

  1. Les grandes lignes sur les notions de point mort et de seuil de rentabilité

 

  • Définitions générales sur ces deux notions : la relation entre elles

Tout d’abord, on ne peut parler de point mort sans évoquer le seuil de rentabilité. Ainsi, ce dernier est défini comme étant un niveau de chiffre d’affaires à atteindre à partir duquel une société donnée est en mesure de couvrir toutes ses charges, et donc dans une situation où elle peut donner des profits.

Par charges, il faut comprendre deux types différents. D’une part, les charges fixes ou CF qui sont identiques, peu importe le niveau d’activité (les intérêts d’emprunt, les loyers, les différents frais de personnel administratif), et d’autre part, on retrouve les charges variables ou CV qui changent en fonction du niveau d’activité (achats de marchandises, sous-traitance, différents frais de port, etc.).

 

  • À quelle formule doit-on se référer pour la détermination du seuil de rentabilité ?

Pour déterminer le seuil de rentabilité, il est de mise d’utiliser une méthode comptable assez simple en se référant à la formule suivante : chiffres d’affaires – (charges variables + charges fixes) ≥ zéro.

Nous parlerons plus en détail de cette formule plus tard, mais elle revient au final à additionner les charges variables et les charges fixes d’une société donnée avant d’effectuer une soustraction du chiffre d’affaires. Le montant obtenu sera celui qu’il faut atteindre pour éviter tout risque de pertes. Au-delà, l’entreprise peut commencer à obtenir des profits.

En guise d’illustration, prenons l’exemple d’une société commerciale ayant réalisé un CA de 500 000 euros pour l’année 2022. Ses charges fixes sont de 200 000 euros et ses charges variables de 110 000 euros. Son seuil de rentabilité est donc : 500 000 — (110 000 + 200 000) = 90 000 euros.

 

  • Qu’en est-il de la relation entre le seuil de rentabilité et le point mort ?

Il existe une relation inévitable entre ces deux notions puisque ce sera à partir de seuil de rentabilité que sera déterminé le point mort d’une entreprise.

Autrement dit, ce sont des notions complémentaires : le seuil de rentabilité est l’élément clef permettant de savoir le montant nécessaire pour que l’entreprise puisse couvrir toutes ses dépenses, alors que le point mort est l’élément permettant de donner la date prévisionnelle à laquelle ce seuil pourra être atteint.

 

  1. La méthode de calcul à utiliser pour déterminer le point mort

 

  • Le calcul du point mort et la formule adéquate à utiliser

Dans le but d’obtenir le point mort, la formule à utiliser revient à diviser le seuil de rentabilité par le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise. Il faudra ensuite effectuer une multiplication du résultat par 365 qui correspond au nombre de jours d’une année civile. Le résultat obtenu sera ainsi la période exigée pour franchir ce point de bascule calendaire.

Ainsi, la formule suivante sera utilisée : (seuil de rentabilité ÷ chiffre d’affaires) x 365 = point mort. Par exemple, l’entreprise a un seuil de rentabilité de 90 000 euros et elle dégage un chiffre d’affaires de 500 000 euros. Le point mort sera donc atteint au bout de : (90 000 ÷ 500 000) x 365 = 65,7 jours (à peu près 66 jours). Au-delà de cela, l’activité de l’entreprise dépasse le seuil à partir duquel son activité sera profitable.

NB. Il faut savoir que le point mort peut dépendre de plusieurs facteurs différents. Parmi eux, on retrouve le secteur d’activité. En guise d’exemple, les coûts fixes peuvent être plus élevés dans l’industrie que dans les activités de service, ce qui rend plus longue la durée d’atteinte du point mort.

 

  • Les limites qu’on peut constater sur le système de point mort

Force est de constater que le point mort est utile pour savoir la date à partir de laquelle une société sera rentable. Cependant, il s’agit d’un élément souvent réducteur, puisqu’on parle ici d’un système prévisionnel qui peut varier en fonction de plusieurs évènements imprévus tels que la flambée des matières premières par exemple, ce qui engendrerait une hausse des coûts fixes.

En outre, le point mort suppose que les coûts variables font l’objet d’une progression en parallèle avec le chiffre d’affaires, ce qui n’est pas toujours le cas. Aussi, il est important de prendre en compte des variables retenues par les entreprises pour savoir le point mort, ce qui pourrait fortement compliquer les comparaisons effectuées par secteur (comparaisons sectorielles).

En fin de compte, le point mort est considéré comme un indicateur de gestion qui peut être très intéressant pour le dirigeant d’une société. En effet, il lui permet de se fixer des objectifs commerciaux minimum afin de pouvoir couvrir toutes les charges de son entreprise. Il faut aussi noter que lors de la réalisation d’un prévisionnel financier de création d’une société, le calcul du point mort est également effectué.

L’objectif peut se traduire sur plusieurs indicateurs importants (nombre de clients par jours, nombre de ventes par jours, chiffre d’affaires journalier à atteindre ou à réaliser, etc.).

 

 

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