De nombreuses esthéticiennes salariées envisagent de plus en plus d’ouvrir leur propre salon de beauté. Mais il faut savoir que pour réaliser une telle opération, il est nécessaire de respecter certaines conditions. Ensuite, diverses formalités juridico-administratives doivent être effectuées avant de concrètement recevoir les premières clientes. Dans ce présent article, nous allons mettre en avant un guide pratique destiné à faciliter la tâche des personnes désireuses d’ouvrir leur propre salon de beauté.

 

La règlementation à savoir pour l’ouverture d’un salon de beauté

 

L’ouverture d’un institut de beauté nécessite-t-elle la détention d’un diplôme spécifique ?

 

En principe, la création d’un salon de beauté exige la détention d’un diplôme en esthétique. Cela peut par exemple correspondre à un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) esthétique cosmétique parfumerie, à un brevet professionnel esthétique cosmétique parfumerie après le CAP, ou encore à un bac pro esthétique cosmétique parfumerie. Si l’un de ces diplômes est en possession, la justification d’un certain nombre d’années d’expérience ne sera plus nécessaire. 

 

Pour information, sachez que la loi Pacte a supprimé l’obligation d’effectuer un stage de préparation à l’installation (SPI). Par ailleurs, le fait de constituer un salon de beauté sans diplôme est une option à ne pas exclure. En effet, cela est possible en respectant certaines conditions. 

 

Il convient de ce fait de posséder trois années d’expérience dans la fonction de gérante ou en tant que salarié d’un institut de beauté (ou professionnel indépendant). Ainsi, l’obtention d’une attestation de qualification professionnelle au niveau de la chambre des métiers est obligatoire. Il se peut également que certaines preuves de cette expérience soient demandées (fiches de paye ou contrat de travail par exemple). 

 

Se renseigner sur les normes relatives à l’ouverture d’un salon de beauté

 

Avant toute chose, le fait de se tenir informé concernant les normes relatives à l’ouverture d’un établissement recevant du public (ERP) est primordial. Effectivement, plusieurs normes (de sécurité et d’accès aux personnes à mobilité réduite) doivent être respectées concernant le local dans lequel l’esthéticienne exercera son activité. 

 

En outre, la législation en la matière pose également quelques limites aux services que l’esthéticienne mettra en avant, selon notamment la nature de sa formation. Par exemple, elle pourra pratiquer des massages, mais uniquement si ces derniers ne sont pas à des fins médicales ou thérapeutiques. 

 

Elle pourra également effectuer des épilations à la cire et à la pince, mais elle ne pourra en aucun cas pratiquer le travail des dermatologues (épilation au laser). C’est le cas également des maquillages permanents ou semi-permanents, l’esthéticienne ne pourra pas en faire sans formation préalable. 

 

NB. La plupart des salons de beauté d’aujourd’hui sont créés en franchise afin de bénéficier de certains avantages (assistance pendant la durée du projet, présence préalable d’un concept clé en main, obtention d’une image de marque). 

 

Le statut juridique pour l’ouverture d’un salon de beauté

 

La nature de l’activité : un élément impactant le choix du statut juridique

 

Avant de constituer un salon de beauté, il convient d’abord de déterminer la nature de l’activité. Cette dernière peut en effet impacter le choix du statut juridique de l’entreprise, puisque toutes les formes sociales ne peuvent pas permettre l’exercice d’une activité commerciale. Alors, notez que le fait d’ouvrir un salon de beauté de moins de 10 salariés classe la structure dans la catégorie « salon de beauté exerçant une activité commerciale ».

 

Si l’entreprise emploie 10 salariés ou plus, l’esthéticienne sera considérée comme exerçant une activité artisanale, étant donné que ce métier est un métier artisanal. Par ailleurs, l’achat et la revente de produits de beauté aux clients sont libres au sein du salon. À ce moment-là, l’esthéticienne exercera une activité à la fois artisanale et commerciale.

 

Enfin, s’agissant du statut juridique du salon, plusieurs formes de sociétés peuvent être disponibles :

  • Une société à plusieurs associés (SARL, SAS) ;
  • Une société avec un associé unique ou unipersonnelle (SASU, EURL) ;
  • Se mettre sous le statut de la micro-entreprise pour ouvrir le salon de beauté.

 

Qu’en est-il du budget à prévoir pour l’ouverture d’un salon de beauté ?

 

Le budget initial pour créer un salon de beauté est en général compris entre 50 000 et 75 000 euros, selon notamment l’union nationale des instituts de beauté (UNIB). Ce budget de départ concerne entre autres les éléments suivants :

 

  • Le prix du local commercial (varie en fonction de sa taille et de son lieu d’implantation, et ce loyer annuel sera compris entre 30 000 et 55 000 euros) ;
  • Les travaux éventuels (des travaux de rafraîchissement pour environ 1 000 euros, ou 10 000 euros si le local n’est pas encore adapté à accueillir un salon de beauté) ;
  • Les frais de notaire et les frais éventuels de formation ;
  • Les dépenses relatives au marketing et à la communication ;
  • Ou encore les coûts du matériel nécessaire (cela dépend de l’activité, du stock de produits à réaliser, mais également de l’achat d’équipements neufs ou d’occasion).

 

NB. L’ouverture d’un salon de beauté sans apport est assez compliquée. Si c’est le cas, il convient d’avoir un business plan solide pour convaincre les investisseurs à financer le projet. 

 

Les différentes étapes à franchir pour l’ouverture d’un salon de beauté

 

Étudier le marché, élaborer un business plan solide tout en finançant le projet

 

L’évaluation de la rentabilité du salon est d’abord à effectuer, impliquant notamment la réalisation d’une étude de marché, puis l’établissement d’un business plan. Cette étude de marché donnera l’occasion d’identifier la clientèle et ses besoins, de savoir les prestations proposées et les tarifs, et d’identifier le niveau de concurrence avec les autres salons déjà existants. 

 

Ensuite, la rédaction d’un business plan constitue une condition substantielle pour la demande de crédit. Cela consiste à prouver à l’investisseur (la banque par exemple) que l’activité aura une forte rentabilité, et que le prêt pourra bel et bien être remboursé. Pour ce faire, il faudra entre autres fournir le pitch du salon, l’équipe et ses valeurs, l’étude de marché, la stratégie marketing, le choix de la forme juridique, le prévisionnel financier. 

 

Enfin, ce business plan devra être présenté à la banque pour obtenir un financement. Le budget pour créer un salon de beauté peut être assez élevé, et en l’absence d’un apport personnel suffisant, la pratique est de contracter un prêt auprès d’une banque. Notez enfin que des aides pour les entreprises peuvent exister en ce sens (ACRE par exemple qui correspond à une exonération de cotisations sociales pendant la première année d’activité). 

 

Réaliser les démarches administratives inhérentes à l’ouverture d’une entreprise

 

Plusieurs formalités juridico-administratives doivent être réalisées pour l’ouverture d’un salon de beauté, en fonction notamment de la forme juridique choisie. Les démarches sont différentes pour une micro-entreprise. En effet, ce statut permet de bénéficier des formalités très simplifiées. Les démarches communes sont énumérées ci-après :

 

  • Immatriculation de l’entreprise via une demande sur le site de l’INPI ;
  • Enregistrement au niveau du service des impôts ;
  • Rattachement de l’entreprise à l’URSSAF. 

 

Ensuite, si le salon est constitué sous forme de SARL, SAS ou EURL, les démarches suivantes sont à réaliser :

 

  • Rédaction statutaire ;
  • Nomination du ou des dirigeants ;
  • Dépôt du capital social sur un compte bancaire dédié ;
  • Publication d’un avis dans un journal d’annonces légales ;
  • Inscription au RCS. 


Quelles sont les démarches pour ouvrir un salon de beauté ?